Le patrimoine

Runevarec
Le château de Runevarec

Le château de Runevarec, (de Run ar varc’heg, la colline du chevalier), a été édifié sur les ruines d’un ancien manoir, dont il ne reste que les deux pavillons à l’entrée, avec leur toiture en carène, datant du XVIIè siècle. Il aurait appartenu, entre autres, à la famille Allain et aux demoiselles du Lojou au moment de la Révolution, puis est passé aux mains de Monsieur Le Bouetté, puis de sa fille, Madame Rouxel, après la Révolution.

Aujourd’hui lycée rural du Restmeur, le château actuel a été construit en 1848 sur le modèle des « malouinières » (bâtisses d’armateur), par Madame Perrio de Grandclos, petite-fille d’un armateur malouin qui s’est enrichi, au XVIIIè siècle, avec le commerce d’esclaves entre l’Afrique et les Antilles. (source Patrick Salaün).


Sa chapelle est dédiée à Saint-Loup. 
Saint-Loup de Sens, protecteur des troupeaux, qui était considéré comme un guérisseur ayant des vertus particulières pour guérir de la peur, des maladies nerveuses, des crises d’épilepsie. Cette chapelle de plan rectangulaire à chevet polygonal a été érigée en 1870. A l’intérieur, se dressent deux statues en bois polychrome, celle de Saint Loup, datée de 1783, associée comme dans de nombreuses chapelles et églises du Trégor à celle de Saint Gilles.

La voûte de la chapelle est recouverte de peintures, œuvres de Bernard Le Quellec, artiste peintre local, réalisées pour le passage à l’an 2000, qui sont des reproductions de tableaux célèbres de Léonard de Vinci, El Gréco, Rubens, Piero della Francesca, ainsi qu’un défilé du costume au fils des siècles avec la représentation de 71 personnes ayant eu un rapport avec la vie du Lycée du Restmeur.


Les bassins de rouissage
,
dépendants du château de Runevarec, ont été construits pour le rouissage du lin : dissociation des parties fibreuses de la plante par élimination de la pectose qui soude les fibres (filasse) à la partie ligneuse, par l’immersion des tiges dans l’eau. Ils ont été restaurés par la municipalité en accord avec le lycée en 2018.

Bassin de rouissage du lin

La culture du lin était très importante à Pabu entre 1850 et 1950, et toutes les fermes la pratiquaient ; en 1850, cette activité employait quatre millions de personnes en France. En 1852, 105 hectares de lin ont été cultivés dans le canton de Guingamp, chaque ferme ayant un ou deux champs de lin. Le climat dans la région de Guingamp permettait d’obtenir des tiges longues avec des fibres fines, adaptées pour la production de draps et de vêtements. Après rouissage, le lin était acheminé vers l’un des quatre moulins proches pratiquant le teillage : Milin Kerhre (Pabu), Moulin de Geffroy (Plouisy), Moulin de la Liberté (Guingamp) et Moulin du Perrier (Pommerit-le-Vicomte).

Bassin de rouissage du lin

Les bassins de rouissage (ou routoirs) de Runevarec mesurent 68 m x 12 m pour le plus proche de la route et 68 m x 24 m pour le plus éloigné, soit l’équivalent de la surface de 10 courts de tennis. Leur utilisation s’acheva en 1914 en raison de la pollution de l’eau du Trieux par le rejet des eaux des routoirs.

Le Minguevel est une ancienne seigneurie qui appartenait à la famille de Louis Arthur Mathurin Julien Fortuné Le Chaponnier de Kergrist, négociant à Tréguier, propriétaire des lieux jusque dans les années 1830 (il est décédé à Locminé le 29 mars 1835). Le père de Louis Arthur, était né au manoir de la Boissière à Plouisy et était comte de Kergrist.

Manoir de Minguével
Manoir de Minguével

En 1789, l’abbé Le Guyader, mort curé de Guingamp, resta caché au Minguevel, pendant les jours sombres de la Révolution. Déguisé en laboureur, il se rendait tous les jours à Guingamp près des personnes qui réclamaient son ministère, sans souci des dangers qu’il courait en agissant ainsi. Au XIXè siècle, Yves Lorgeré, maire de Pabu de 1823 à 1831 puis son fils, Yves-Marie, maire de la commune de 1867 à 1878, ont été propriétaires des lieux. Jean-Louis Martin, maire de 1925 à 1945, y vécut son enfance.


Le Grand Kermin
, ancien manoir remanié au XVIIIè siècle, dont il subsiste des parties plus anciennes, il possédait jadis un moulin, un colombier et une chapelle privée dédiée à Saint Jacques, qui était encore visible en 1856, signes évidents d’une occupation seigneuriale.

Un examen architectural permet de penser que la partie la plus ancienne (peut-être du XVè siècle), située sur la partie gauche de la demeure, est ce qui subsiste d’une vieille demeure avec tourelle d’escalier ; le corps central du logis aurait été remanié au début du XVIIè siècle. Ce manoir présente des pierres de taille du XVIè siècle, qui ont été utilisées dans sa reconstruction. A l’intérieur, on peut admirer de très belles cheminées et un magnifique escalier en colimaçon.

Le Grand Kermin

 

Au milieu du XIXè siècle, le Grand Kermin est la propriété des enfants mineurs de Paul René de Robien, décédé. Elle est gérée par leur mère. Caroline Duplessis d’Argentré, résidant en son château de Beauvais, près de Rennes. Bien qu’il soit en fermage depuis la Révolution, les propriétaires y garderont un pied-à-terre jusqu’à la dernière guerre. sans doute pour la chasse. (demeure privée, ne se visite pas).

Le manoir de Kerhré

Cette imposante demeure porte plusieurs dates : 1691, 1714 et 1723.  Comme tous les autres manoirs, Kerhré ne fut pas construit en une seule fois, mais en plusieurs périodes ; les murs et certains entourages, notamment ceux des portes, contiennent des pierres de taille typiques du XVè ou XVIè siècle. A l’intérieur, on trouve de très belles cheminées en pierre, et un escalier de pierre en colimaçon. Les dépendances témoignent du passé prestigieux de ce manoir. Les propriétaires actuels l’ont restauré pour en faire un gîte touristique.

Manoir de Kerhré

 

 

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Moulin de Kerhré
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Roue du moulin de Kerhré
Moulin de Kerhré

Le moulin de Kerhré

Le moulin de Kerhré était plus connu au début du XXè siècle sous le nom de « Milin Mécanique ». Autrefois, il y avait un petit moulin à grain à cet emplacement ; en 1844, Monsieur Gouyon de Coypel, rentier en son château de Munehorre, demanda au préfet l’autorisation d’établir à cet endroit une machine « Le Bonniec » pour teiller le lin, dont il s’efforçait de promouvoir la culture alentour.

Elle fut accordée et l’autorisation de mise en eau délivrée en 1868. Mixte d’abord (moulin à grain et à teillage), il servit ensuite uniquement à teiller le lin ; capable d’une grande puissance (20 chevaux vapeur en bonnes eaux), c’était l’un des meilleurs moulins parmi les 32 jalonnant le cours du Trieux. Au temps de sa splendeur, il faisait travailler 20 à 25 personnes (dépend désormais du terrain de camping de Milin Kerhré).

 

 

aqueduc
L’aqueduc

L’ancien aqueduc, dont la partie à arcades constitue la frontière entre Pabu et Guingamp, alimentait le cœur de la ville en eau potable.

Dès 1588, la fontaine de Guingamp est alimentée par un aqueduc qui lui apporte l’eau des sources de Montbareil. Il est remplacé entre 1735 et 1743 par un autre aqueduc plus élevé dont les quatre arcades de 5,20 mètres d’ouverture franchissent le vallon des Lutius (Ru Potin ou Lutin). Cet aqueduc restera en service jusqu’au début du XXè siècle.

A l’origine, les conduites qui reliaient les sources à la fontaine étaient sans doute en poterie ; plus tard, dès le XVIème siècle, elles furent en fonte.

fontaine
Fontaine nourricière

Deux de ces sources débitent toujours leur eau limpide : celle de La Barrière se perd dans les collecteurs d’eaux pluviales du quartier de Montbareil et celle de Parc Marvail (couvent des Capucins) alimente toujours la « fontaine nourricière » qui déverse dans le lavoir public situé à l’angle de la rue de l’Aqueduc et de la rue Joliot-Curie à Pabu.

Plan de la commune de Pabu (téléchargement PDF – 13 Mo)